Les débuts
C’est par Alfred Rouleau que tout arrive. Nous sommes en 1942, au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, qui s’éternise. Alfred choisit de « résister » en s’attaquant à la morosité générale et fait l’acquisition d’un débit de boisson situé au 2112, rue Mont-Royal. L’établissement Le Buffet Rouge devient séance tenante Le Buffet De Lorimier. Un endroit où, au son du Soldat Lebrun ou de Duke Ellington, on amène l’être aimé « prendre un drink », ou manger un filet mignon à prix raisonnable (75 ¢). Le règne de ce pionnier durera jusqu’à l’aube des années soixante-dix, moment où son fils Yvon, en digne successeur, prendra la relève.
De 1960 à 1975
Au début des années soixante, Yvon Rouleau a déjà fondé une famille et mène une vie heureuse dans le Plateau Mont-Royal, digne quartier ouvrier de l’époque. Avec l’aide de son épouse Lauréanne, qu’il a rencontrée au Buffet De Lorimier, il concourt à assurer la bonne marche de l’entreprise de son père. En tout, il y consacrera trente années, d’abord comme serveur, ensuite en tant que propriétaire, en 1971. Son décès prématuré créera une onde de choc, non seulement parmi les siens, mais aussi dans la petite société que forment les habitants du quartier et les habitués du Buffet De Lorimier.
L’époque Western
Depuis la disparition d’Yvon, c’est Lauréanne, accompagnée de son fils Pierre, qui préside aux destinées de l’établissement. Autre temps, autres mœurs. L’endroit devient peu à peu le rendez-vous incontournable des amateurs d’un courant musical fort populaire dans les années 1970, le western. Durant cette période, plusieurs estimables ambassadeurs du genre feront un saut au Buffet De Lorimier afin d’y présenter des spectacles, au grand bonheur des adeptes de ce type de variété.
Le Verre Bouteille
Au milieu des années 1990, les choses ont bien changé sur le Plateau Mont-Royal. Les juke-box et les chansons de Marcel Martel n’ont plus la cote. C’est l’instant choisi par Lauréanne et Pierre pour passer le flambeau. Après avoir tant donné d’eux-mêmes pour perpétuer l’héritage familial, ils cèdent la place à deux des filles de la maison, Sylvie et Nathalie.
Tenant compte de la nouvelle réalité du quartier, les deux sœurs conviennent qu’il faut revaloriser les lieux. Il y aura fermeture momentanée (un mois), le temps d’actualiser le décor, tout en conservant l’authenticité et l’histoire de l’endroit. On veut aussi y présenter des spectacles, mais cette fois, ce sera pour faire place aux représentants de la chanson québécoise moderne. Avec une nouvelle approche, de nouveaux clients, l’endroit renaît sous une autre appellation.
Le 19 juin 1996, Le Buffet De Lorimier devient Le Verre Bouteille. Le 2112, du Mont-Royal connaît alors une effervescence à laquelle prennent part de nombreux travailleurs émérites, dont Patrice Johnson et René Flageole, deux nouveaux dans le quartier des débuts du Verre Bouteille. L’un contribue au renouveau de la clientèle, l’autre à faire monter sur les planches du petit bar-spectacle de nombreux talents de la chanson d’ici et d’ailleurs.
Jusqu’à ce jour, l’empreinte marquée par Sylvie et Nathalie, aidées de leurs fidèles complices, aura réussi non seulement à maintenir les standards de qualité érigés par le patriarche et ses successeurs, mais également à placer le Verre Bouteille parmi les chefs de file des lieux qui soutiennent la scène musicale montréalaise.
Du 1er juin 2018 à ajourd'hui
C’est à partir du 1er juin 2018 que trois nouveaux propriétaires font leur arrivée.Nathalie et Sylvie Rouleau ayant décidé de passer le flambeau, elles décident alors de donner les rênes du bar à Pascal Plante, Patrice Johnson et Jake Warren. Tout en conservant l’essence et l’âme du Verre Bouteille, les trois nouveaux propriétaires décident de présenter plus de spectacles musicaux, allant jusqu’à cinq présentations par semaine.